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Gloriette de Jean Rameau

Publié le 5 décembre 2020

Je me souviens de ces séjours familiaux un peu obligés chez une grand-mère adorable, mais chez qui on s’ennuyait un peu, quand on n’était pas passionné de scrabble ni de lecture de Notre temps et qu’on voyait au loin les Pyrénées basques alors qu’on était coincés entre le gave et les champs de maïs.

Il y avait quand même quelques balades pour le chien et le gosse en poussette pour s’aérer un peu ; on passait devant le stade, le collège, et cette montée de Peyrehorade vers Cauneille. D’en-bas on voyait l’hiver ce truc mystérieux entre les arbres, tombeau aux allures de château d’eau ou l’inverse, un jour on est entrés pour de bon dans le bois pour aller voir de près ce que c’était.

Il avait fallu batailler sec contre les ronces, pour l’approche ça ressemblait au château de la Belle au Bois dormant. Dedans c’était déjà bien abîmé, je me souviens vaguement d’un escalier en bois pourri, d’autres photos sur le film me prouvent qu’on avait pu monter sur la galerie des colonnes mais sinon je n’en aurais pas vraiment souvenir.

On avait bien compris que c’était un monument funéraire mais à cette époque sans internet (dire si on a vécu des périodes incroyablement éloignées) c’était un peu difficile de savoir qui avait été le commanditaire du truc, aujourd’hui c’est plus facile : Jean Rameau, romancier et poète local, également passionné de photographie selon Wikipedia, ce qui le rend tout de suite sympathique.

Aujourd’hui le terrain a été dégagé, et le monument est en cours de restauration. Le patrimoine y gagnera un bâtiment sauvegardé — on y perdra sans doute le côté romantique du tombeau en ruine au fond des bois.

Gloriette de Jean Rameau
Cauneille, 1991