La Vieille Sèvre

Je me souviens qu’un été, j’avais 8-9 ans, le cousin François Biraud nous avait mis au défi son fils et moi, de remonter le barrage avec le canoë gonflable, « en prenant appui sur la chute ». Forcément on avait rempli, le bateau coincé sous le déversoir, pas d’autre solution que se jeter à l’eau. Je savais nager mais cet été-là, la Vieille Sèvre était toute encombrée de branches pourries, de mousse jaunâtre et de poissons crevés à la surface et ça sentait terriblement « le fraîchin ». Je n’avais jamais nagé qu’en eaux claires, mer ou en piscine, et il avait fallu passer au milieu de tout ça pour rejoindre le bord : la trouille de ma vie. J’y pense à chaque fois pourtant j’aime bien ce coin maintenant.