Crabouif - épisode 3

J’ai déjà raconté comment Crabouif était entré dans notre vie, épisode 1, et une histoire dans laquelle il avait aussi joué un rôle (on va dire que c’est l’épisode 2).

Nous étions donc en randonnée sur le causse Méjean avec une copine et un copain de promo, précisément sur les corniches du causse, côté Tarn.

C’était plein de lapins et Crab’ s’en donnait à cœur joie de les pourchasser, au point que j’hésitais à lui retirer son collier pour qu’il ne reste pas coincé dans un taillis. Mais si j’avais besoin de le reprendre en laisse, en présence d’un troupeau, ou un autre chien ? Je laissai le collier.

Au bout d’un moment, plus de chien. On appelle, on s’inquiète, on revient en arrière. C’était le chien de la Fille que j’aimais à l’époque encore plus que le mien, elle l’avait trouvé, recueilli, soigné, elle l’adorait, je me sentais responsable. Et là on entend des gémissements. Ce con de chien était tombé de la falaise (le Tarn, 200 à 400m plus bas) et avait été heureusement arrêté dans sa chute par une touffe de buis, exactement comme Louis de Funès dans Sur un arbre perché. Les pattes dans le vide, un peu en-dessous de la lèvre de la falaise. Il n’osait évidemment plus bouger.

On n’avait pas de corde mais Jacques (le copain, il s’appelait Jacques aussi), qui était moniteur d’escalade, a estimé qu’on pouvait tenter le coup. Je me suis accroché d’un bras à un arbre, et donné l’autre bras à Muriel, qui a elle-même tendu son autre bras (ou la jambe, je ne sais plus) à Jacques. Une chaîne humaine en sorte. Avec son bras libre, en équilibre au-dessus du vide, il a pu du bout des doigts, attraper le collier du chien. Épique.

Dès qu’il s’est senti assuré, Crabouif a fait un rétablissement de chat pour s’extraire de son buis, et on a pu le remonter.