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Muriel

Publié le 25 octobre 2023

Je me souviens qu’on était trois copains, partis randonner trois jours sur le causse Méjean : Muriel, un autre Jacques, et moi. On avait aussi avec nous le chien de la Fille que j’aimais à l’époque, Crabouif, et celui de Muriel, dont le nom n’a pas d’importance. Deux bergers belges également jeunes, mâles, pleins de force et de caractère.

Pour le bivouac on avait une tente à deux (petites) places, la mienne, et une monoplace, celle de Jacques P. Au moment de les monter ce dernier a déclaré qu’il entendait dormir tout seul dans sa tente, et en aucun cas avec un chien.

On allait donc dormir tous les deux avec Mumu dans ma petite guitoune. Ce qui pour moi était à la fois émoustillant (c’était l’aventure, la nuit promettait d’être fraîche, on était bons copains, et à 25 ans on a encore un pied dans l’adolescence, tout peut arriver) et un peu embarrassant (on était seulement des copains, j’étais déjà en couple, et elle ne ressentait peut-être pas les choses de la même façon).

Toujours est-il qu’à peine installés dans les duvets avec Mumu on s’est rendus compte qu’on ne pourrait pas dormir en laissant dehors les chiens qui n’en avaient pas l’habitude, et aboyaient à chaque battement d’aile de chauve-souris ou pet de mulot. On a fini par les rentrer avec nous dans la petite tente. Pour le coup on était vraiment à l’étroit et toute la nuit ils se sont léchés, grattés, et battus dès que l’un deux s’approchait un peu trop du maître ou de la maîtresse de l’autre.

Ce fut donc une nuit à deux sous la tente inoubliable et racontable à la fois. On avait si peu dormi qu’on a écourté la rando d’une journée, en plus j’avais des ampoules aux pieds.

Muriel
Causse Méjean, 1989