Lavabo

Lors de notre première visite de la maison, encore encombrée des livres, meubles, et bazar de la voisine juste décédée, j’avais eu le coup de foudre pour cette chambre à usage de grenier, ou l’inverse, à laquelle on accède par une dangereuse échelle de meunier au fond de l’arrière-cuisine. Le fils nous avait dit de faire attention, aux marches, à la trappe, aux échardes.

Elle était encore encombrée de livres de voile, et de tout ce qu’on peut trouver dans le grenier d’une nonagénaire cultivée, passionnée de navigation, catho et un peu bordélique. Je me voyais déjà en faire un labo photo ou une pièce à musique. Quand on a eu les clés, et que j’ai pris cette photo, ne restait qu’un lit défoncé, et ce lit pliant.

Le lavabo, après hésitation, je l’ai enlevé l’été dernier, avant de virer la tapisserie et repeindre en blanc — la musique l’a emporté. C’est donc un document d’histoire, comme aimait à dire mon prof d’histoire-géo.