Petit Breuil

On était revenus avec nos enfants au centre équestre où l’on se retrouvait le samedi après-midi dans nos années lycée. Elle était passionnée de chevaux et en a fait son métier ensuite pendant quelques années, moi c’était surtout pour passer du temps avec elle : j’aimais bien les chevaux, et monter en balade, mais pas les brosser, leur curer les pieds, et me battre avec eux pour les obliger à sauter des barres.

Je n’écris pas pour une fois je me souviens parce que ce n’est pas vrai, mais je pense que c’était un peu émouvant pour nous, quand même — comme un cap générationnel. On était partis ados, on revenait parents de trois enfants. Nos vieux chevaux étaient toujours là (Gabin, Ivanohé, Gavroche, ils finissaient leurs jours paisiblement au pré), mais la plupart étaient des nouveaux qu’on ne connaissait pas : la relève.