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Le ciel au-dessus de Berlin
Publié le 11 novembre 2019
Pour les 30 ans de la chute du Mur de Berlin (et que tous les autres subissent le même sort...)
Berlin, novembre 1987.
Une balade le long du mur avec un Hasselblad et un Minox 35. Il faisait nuit à 17 heures, et sans cesse au-dessus de la tête, le bruit d’un avion ou d’un hélicoptère de l’OTAN. Une lumière que je n’ai pas retrouvé ailleurs ensuite.
J’avais longé le mur un peu à la façon des tortues de jardin, qui quelle que soit la taille du jardin, passent leur temps à en raser les limites. Fascination de ce no man’s land mortel entre deux murs, des miradors, des vopos qui semblaient débonnaires mais qui tuaient. Sauf dans les coins touristiques comme Check Point Charlie on n’y croisait pas un chat — enfin, j’en ai photographié un quand même, sur le pont Obere Freiarchenbrücke qui ne menait nulle part.
Avec mon frère et sa compagne on avait vu Les ailes du désir à sa sortie. Je n’avais rien compris aux dialogues, mais me souviens comme c’était fascinant de voir ce film sur Berlin, à Berlin, et comme les spectateurs avaient retenu leur souffle quand la caméra de Wenders saute par-dessus die Mauer : le truc inconcevable.
Pour l’ambiance, conseil : lancer le diaporama en écoutant la musique de Jürgen Knieper :
Le regret de la photo qu’on n’a pas faite, c’est cette vieille dame à un carrefour qui m’avait copieusement engueulé, je n’ai pas compris pourquoi — peut-être pour avoir traversé une avenue déserte à perte de vue des deux côtés, mais le feu piéton au rouge, les Allemands ne rigolent pas avec ça. Ich spreche kein Deutsch j’avais répondu.
Aujourd’hui je ne referais sans doute pas les mêmes photos, notamment le cadrage vertical que je n’utilise plus beaucoup ; mais de toutes façons tout ça a disparu, ou tellement changé.
Voir aussi April in Berlin 26 ans plus tard. Ainsi que dans le Finis Africae, Retour sur images et le beau texte de mon fils Yvain, Dans nos traces.