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Dans nos traces

Publié le 26 mars 2011

C’est un blog riche, érudit, sensible, mais que son auteur n’ouvre qu’à quelques privilégiés dont je suis, à condition encore de ne pas lui en parler, ne pas commenter... Journal privé que je suis autorisé à lire, à condition de faire comme si cela n’était pas.

Ce texte-là a été travaillé, par contre, pour le partage, et il m’a expressément autorisé à publier. Hésitations, car pour moi bien plus intime que ce que je dévoile dans mes propres pages.

Je me montre sans trop de pudeur "tout entier et tout nu" comme disait Montaigne. Mais là c’est mon fils qui parle de sa relation à son père, et c’est troublant... Mais voilà, c’est un beau texte... Et de belles photos... Tellement difficile de résister.

Merci Y20. Je ne te vois pas, mais je sais que tu es là. Companero...

JB

C’est l’histoire d’une rencontre père-fils. Comme beaucoup de rencontres aujourd’hui, elle passe par média interposés, ici, la photo quelques mails, et une ville : Berlin.

La photo, ça a toujours été le domaine paternel. La perte répétée de petits argentiques, et les photos de gosses, se révélant décevantes par rapport aux paysages photographiés, j’avais depuis longtemps tourné le dos à tout ce qui est prise de photo souvenir, et la photo savante (avec des gros appareils pleins de boutons et d’options) ne m’intéressait pas, puisqu’il fallait faire ses premiers pas dans l’ombre du père qui avait déjà cartographié avec ses appareils l’ensemble du périmètre charentais. Difficile donc de faire ses premiers pas, sans avoir d’autres inspirations que les clichés paternels qui traînent partout dans la maison, et quasiment aucune connaissance dans ce qui se fait de photographie.

...............

Puis, il y a eu Berlin. Berlin c’était plus qu’une destination choisie pour une mobilité Erasmus en Allemagne. Berlin, c’était pour moi une « terra incognita ». Enfin, pas si incognita que ça puisqu’elle incluait une vision, une perception qui rendait cette ville fascinante, excitante, tout en restant parfaitement inconnue. Pour moi, Berlin restait une ville en noir et blanc.

Berlin 1987-2011

C’est tout d’abord le noir et blanc des livres d’histoires, ceux qu’on feuillette en classe pour les images, quand les histoires des professeurs occupent le silence ennuyé de la salle de classe. Il y a des dates, des noms d’événements et de lieux et d’aéroports qui s’enchaînent comme Reichstag, Tempelhof, Tegel, Palast der Republik, Rosa Luxembourg, Treptow… et avec ces noms pleins de W, de K et de H, des photos d’avions, de soldats, de murs, de gens qui s’agitent. C’est passionnant car ça relève plus du fantastique que de la réalité. C’est plein de gens qui, dans une ville se regardent, s’affrontent, s’agitent, vivent autour de technologies destructrices à la fois proches et lointaines. On voit des enfants et des soldats qui regardent et vivent autour de murs. C’est comme la guerre, mais sans morts. Juste un affrontement sans coups de feu. Des parties de cache-cache, chacun dans un camps et qui s’amuse à passer dans l’autre, s’espionner ou à défendre sa forteresse.

Les chapitres d’histoires s’enchaînent. Ça fait peur et réfléchir parfois, mais c’est surtout palpitant de suivre les épisodes de Berlin au fil des périodes, avec ses photos, ses divisions, ses pays et mouvements politiques qui se succèdent comme autant d’acteurs aux origines précises et aux rôles bien définis. Chacun fabrique son affrontement, pose pour la photo, et disparaît pour laisser la place à d’autres acteurs, monuments, et jouets technologiques (avion, tank, et autres missiles). Ça pourrait être sérieux, mais on sait dès le début que ça se termine bien. On a déjà feuilleté le livre, et on sait qu’à la fin, ça passe en couleur, avec des gens sur un mur qui ont l’air joyeux. Fin de l’histoire, point. Pour ce qui va derrière, on s’en fiche, on aura pas le temps de le voir dans l’année de toute façon. Berlin reste ce monde de playmobils en noir et blanc dont les personnages sont si faciles à identifier et à suivre. Un terrain de jeu avec plein de vie, et d’obstacles à surmonter.

Berlin 1987-2011

Berlin en noir et blanc, c’est aussi un film : « les Ailes du désir » de Wim Wenders. On retrouve la ville comme terrain de jeu, avec ses anges, ses humains, personne de méchant, mais tellement de choses à voir et à écouter. C’est un Berlin plein d’endroits de grandes personnes : des terrains vagues où nous n’avons pas le droit d’aller, des bibliothèques où des gens lisent, lisent, lisent au lieu de jouer dans les escaliers, des gens qui se promènent dans des ruines en réfléchissants, en s’amusant, en se cherchant. Des bâtiments écroulés ou modernes, qui ne semblent pas fait pour y vivre, mais qui grouillent tellement de vie. C’est surnaturel puisque ça ne ressemble pas à l’espace urbain de la maison, et pas non plus aux espaces urbains des héros américains, pleins d’action, de violence et d’explosion. On voit le film, et on s’imagine pouvoir faire pareil : suivre les gens, les observer, les espionner ? Évoluer dans une partie de cache-cache, solitaire, mais jamais seul, avec de toute façon, vers la fin, un passage dans la couleur, dans la vie, dans la musique de Nick Cave qui est bizarre, mais pas si désagréable.

Et enfin, il y a un autre Berlin en noir et blanc : celui de Papa. Quand il y était, quand il a vu Les ailes du désir sur grand écran mais dans une langue étrangère, quand il a vu des lieux avec des grands soupirail au pluriel, des ponts, des murs, des rivières qui séparent, mais des frontières qui sont touchables, qu’on peut approcher. Dans ces photos, on peut se déplacer au dessus, en dessous, c’est plein de formes et de lignes de force qu’on a l’impression de pouvoir suivre.

Voilà ce que c’est Berlin. Un terrain de jeu en noir et blanc, qui finit par passer en couleur. Un endroit avec une géométrie impeccable, mais sans centre ou cœur. D’ailleurs, il y a tellement peu de film faits sur cette ville, peu de choses montrées à l’écran que le Berlin d’aujourd’hui se résume à une poignée de bâtiment high-tech comme des parlements avec des coupoles, des grosses statues avec des anges dorés, des gares pleines de fenêtres et surélevées. C’est tellement différent de la ville française sagement ordonnée. C’est tellement différent des morceaux de grisailles parisiennes plein de vieux machins entretenus, sans personne qui ait l’air d’en avoir quelque chose à foutre.

J’ai eu envie d’aller dans ce Berlin. Retrouver les formes, les noirs et blancs, les ruines et frontières. Je savais qu’elle n’existait sans doute plus, mais c’était tellement vivace dans mon imagination, qu’il fallait que j’aille voir ce qu’il y avait, quitte à trouver quelque chose de radicalement différent.

Berlin 1987-2011

J’arrive à Berlin. Sans préparation aucune. Sans accueil, sans logement sur place, sans temps pour visiter en touriste. Je sors juste d’un festival de cinéma, je n’ai pas eu envie de tout organiser avant de venir. Savoir qu’il y avait un train allemand qui m’y amènerait en ligne droite, c’était suffisant. J’ai donc fait mon entrée dans Berlin dans un flux. Pas le temps de visiter puisqu’il faut trouver un logement. Je vois Berlin par le bas, en allant d’un lieu à l’autre. La surprise est que, malgré mon expérience uniquement provincial qui me fait flipper dans les métros de Paris, Berlin est étrangement hospitalière. C’est très logique, sans être organisé. il y a une rationalité que je ne comprends pas trop, mais c’est assez instinctif puisque chaque lieu est connecté à un autre via la S-Bahn. Et quelque chose d’encore plus magique : il n’y a pas de centre. Le plan de métro montre un périphérique au sein duquel sont des dizaines de lignes sans centre. La ville se traverse elle même.

Je regarde autour de moi, et la ville est en couleur. En couleur oui, mais pas ces couleurs artificielles. Vert = arbre, mur = gris, ciel = bleu. Les codes couleurs sont plutôt pâles et anarchiques, les bâtiments ont chacun une architecture propre et se fondent dans un paysage tellement hétérogène et sans sens, que les couleurs ne sont pas vraiment ce qu’il y a de plus important. On trouve une île au musée, où les temples grecs côtoient les Dômes berlinois imposants et ultra germaniques et des bâtiments de type XIXe, aussi bien que des architectures complètement loufoques et futuristes. Il y a une place avec deux églises rigoureusement identiques qui se font face. Il y a un socle pour une statue sans statue au milieu de maisons typiquement allemandes à colombage, il y a une gigantesque pub de H&M à coté d’une minuscule statue d’un berlinois assis, il y a des vendeurs de kebab et de souvenirs à coté de statues de taille humaine qui ont l’air de se promener. Il y a le centre high-tech futuriste rappelant Manhattan à coté d’un immense chantier, et par jour de vent, les fausses façades s’arrachent découvrant une structure métallique. Il y a d’immenses avenues si larges, mais encadrées juste par un parc / forêt. On suit ces avenues sans arriver nulle part. La porte de Brandenburg ou la colonne de la Victoire ne font qu’orienter vers d’autres perspectives. Il y a aussi une grande tour de télévision qui n’est au centre de rien. Elle est à l’ombre de la fameuse et historique Alexander Platz qui elle même est à l’ombre de la gare de Sbahn. Berlin, c’est des espaces et de l’espace.

Berlin 1987-2011

Chaque bâtiment, chaque station de métro est le cœur d’un mini centre, relié aux autres. Et ce n’est pas comme si le bâtiment imposait sont style au reste du quartier. C’est impossible puisque travaux et publicités colorent de leurs propres dynamiques et styles chaque immeuble, chaque église. D’un mur ou d’une ville coupée en deux, pas de trace au premier abord. Il faut le savoir. On nous montre des séparations matérialisée par des marchands de souvenirs et des jouets / acteurs représentant les soldats de la guerre froide, qui côtoient maintenant les touristes japonais. On a inventé un mur avec des peintures contemporaines, rappelant les tags de la « Période du mur », mais ce mur artificiel était placé de l’autre coté de la rivière Spree et n’a jamais été tagué. Checkpoint Charlie n’est qu’un croisement aux atmosphères de Disneyland avec tellement d’attractions de la guerre froide. Berlin, c’est un chantier plein de vie, passionnant et qui se réinvente en permanence, en découpant la passé en système touristique, en rénovant à grand coup de bétonneuse, en ré-architecturant des zones entières sur deux bouts de façade survivantes.

Une telle hétérogénéité, qu’aucune identité n’est visible. Ou plutôt, on trouve des morceaux d’identités divers et variés partout : un coin de Turquie ici, un mémorial juif là, une statue pour la République de Weimar là bas, et une sculpture à l’éloge du mouvement soviétique derrière. Un musée sur l’organisation de l’Allemagne nazie sur le sol de l’ancienne Gestapo, à coté d’un morceau de mur sinistre qui lui est certifié d’époque, une ancienne gare transformée en musée d’art contemporain. Et puis il y a aussi les endroits anodins : telle autorité vivait ici, telle famille a été déportée là, tel immeuble typiquement socialiste et triste, tel supermarché ultra moderne et sans intérêt là, tel parc abritait le mur et sert maintenant de parc à toute la jeunesse alternative. Des fantômes comme ce vieux centre d’espionnage en ruine qui surplombe Berlin d’une montagne artificielle, mais qui sont remplis de la vie des squatteurs, touristes et d’allemands à la langue si enjouée et rythmée.

Berlin 1987-2011

Chaque quartier regorge de ces endroits paradoxaux. C’est pour ça qu’il n’y a aucun coin historique, aucun coin moderne. Tout est imbriqué l’un dans l’autre, aucune ligne urbaine n’a de sens en soi. Telle a été rénovée, telle est encore en friche et le sera bientôt, telle est déjà dégradée par une nouvelle forme d’utilisation. L’identité d’une ville de Berlin n’a de sens que à travers la façon dont chacun la voit. On ne peut pas dire : ceci est Berlin, puisque chaque chose a existé avec un sens différent à chaque époque, a disparu, a cessé d’exister, est réapparu sous une autre forme ou en réaction avec ce qu’il y avait avant. Les bâtiments se plient à l’utilisation qu’on en fait. Le mur ? Obstacle physique et triste pour une génération, symbole d’une fin d’époque et d’espoir dans les années 90s, puis nostalgie d’un passé plus compréhensible, et enfin, mythe et attraction pour touriste. Le mémorial pour les victimes de la Shoah peut être si inquiétant, touchant ou propice à la réflexion, mais c’est aussi un formidable terrain de jeu pour celui qui aime à profiter des labyrinthes qu’offrent ses ruelles ou qui adore l’escalade de ces blocs de bétons, ou un décors pour faire des photos de soit tellement « parfaites » à rendre chacun beau et belle. Chaque endroit est tellement plein de vie. Chaque piéton inter-réagit avec son environnement, oublie ce qu’il fut autrefois pour en faire son domaine, plié à son utilisation, à sa vie, dans le prolongement de l’histoire de chaque quartier, tout en offrant une opposition constante. Si il y a peu de choses berlinoises en tant que telle, l’ambiance, ce qui s’y passe, l’irrationalité et l’anarchisme qui se combine tellement parfaitement plus ou moins consciemment, ceci à une expression : c’est « Typisch Berlin ».

Il m’a fallu du temps pour voir tout cela. Chaque chose qui est anodine un jour, me rend perplexe un autre jour. C’est dur d’essayer de comprendre Berlin quand on y vit et qu’on aime à s’y promener. Alors il y a plusieurs solutions : lire les livres expliquant l’histoire de tel et tel lieu, participer aux expositions et aux animations abritées par chaque endroit, ou alors essayer d’y trouver ce qu’on veut, se perdre dans les grands espaces, dans la démesure du vide et des espaces, qui sont à la fois si hospitaliers et plein de vie.

Berlin 1987-2011

Ce Berlin que je ressuscite aujourd’hui à l’écrit, c’est celui que je vois et comprends mieux maintenant. Mais pour arriver à le voir tel que j’avais envie de le voir, il m’a fallu passer par une fenêtre, qui me permettait de mieux comprendre, de mieux interpréter ce que je voyais. Moi qui avais rejeté la photo le plus loin possible de mes activités et perceptions, j’ai voulu un appareil. Je suis toujours en mouvement, la ville ne s’arrête pas de bouger et de s’animer. J’avais besoin d’un œil qui me permette d’immobiliser un instant, de dépouiller un lieu de toute l’activité qui l’entourait, pour ne garder que sa matrice : ce qu’est ce morceau de ville « physiquement », les traces de ce qu’il a été, et la force qui l’anime aujourd’hui.

Pour ça, j’avais un œil plein du noir et blanc statique des livres d’histoires, un regard plein du mouvement et des dynamiques de tous ces films que j’ai vu et intégré, et le cadrage de mon père, dans ce Berlin de 1987. J’étais prêt à voir, et il me fallait quelque chose à mettre devant mes yeux, pour en faire une lunette, une fenêtre. Pour organiser la ville dans laquelle je suis et qui s’offre à mes yeux. Sans savoir vraiment mon approche, mon père m’a fourni, à force de questions, une réponse à mes besoins : un F4s, aussi nommé brontosaure. Une grosse machine avec une semelle pleine de piles. Pas trop de boutons, et un boîtier qui occupe bien les mains de toute sa forme et son poids. Noir et Nikon, avec une pellicule Xp2 Ilford. Comment la machine marche, je ne sais pas trop et je m’en fiche. Je le configure une fois pour toute, et j’essaie de composer mon regard.

Berlin 1987-2011

Et Berlin s’y prête tellement bien. Les sujets ne manquent pas, et la lumière est tellement parfaite pour le noir et blanc. Le grain de l’argentique rend si bien MON Berlin, son grain, sa matérialité, sa force et ses dynamiques. Voilà que je commence à réfléchir en noir et blanc avant de me lancer à 100% dans la couleur et la vie. J’essaie de comprendre et de capter ce qui me surprend, mais surtout de retrouver les formes que j’avais imaginer avant de venir. Maintenant que je me repère et que j’ai intégré la rationalité de la ville, c’est à moi de plier la ville à ma subjectivité. Je ne suis pas un grand photographe, mais j’ai un instrument qui me permet de tirer. Je ne suis plus dans l’ombre de mon père, je suis dans ses pas. Il m’a transmis des choses : des goûts, de l’imagination, des grandes tirades, des images, des peintures (Friedrich notamment), des musiques, des films. Je ne sais pas dans quelle mesure Berlin a influencé sa façon de voir la vie et ses goûts, mais je sais que avant d’y aller, je sentais que je pourrais y retrouver la matrice de mes goûts.

Un chemin initiatique ? sans doute, mais qui se fait dans les rails d’une mobilité Erasmus, avec les rampes de la vie étudiante et le bagage familial qui forge ma façon de voir. Si je pars en excursion photo, c’est seul, mais avec mes expériences en famille, en ami, qui m’accompagnent pour créer. Je dialogue avec la ville, je bouge et me déplace autour des monuments, j’essaie de trouver l’angle où ce foutu matériel photographique me permettra de retrouver, plus ou moins, une chose que je vois mais que je n’identifie pas. La joie vient au moment d’appuyer sur le déclencheur. Refermer l’objectif, le ranger dans le sac ou dans le manteau. Re-regarder ce que je viens de photographier, et me dire que je sais ce que j’ai envie de voir sur la photo finale en noir et blanc. Ensuite, repartir et profiter des couleurs, de la pluie qui tombe, de la chaleur, des formes et du toucher. Même si la photo ou le visuel sera raté, de travers, mal composé, ou même que je suis en excursion sans le F4s, j’ai vu l’espace d’un instant en noir et blanc, un lieu, un morceau de Berlin, tel que j’ai envie de le voir, et tel qu’il se présente à moi. Un arrêt sur image qui permet de repartir dans le mouvement.

Berlin 1987-2011

Maintenant que je suis revenu, je fais le bilan, rétrospectif de ce que j’étais venu chercher. Je n’y avais pas pensé avant de venir, sur le moment, le plaisir unique est la promenade pour le plaisir, en compagnie de l’appareil, et en cherchant quelque chose de subjectif, un mélange de modernité, de vie, de passé et des photos de mon père. Retrouver certaines lignes et certains espaces qui siéent si bien à Berlin. Ce n’est que maintenant que je me remémore ce que j’ai vu que je comprends mieux la ville, que je me comprends mieux moi même, d’où je viens, ce que j’ai cherché, et ce que je vais rechercher la prochaine fois.

Depuis, mon père est retourné à Berlin, j’y retournerai. Nous avons fait une petite excursion dans les Pyrénées ensemble. J’étais sur son terrain photographique, mais on avait chacun notre jouet à faire des images, et capturer des formes. On continue maintenant chacun à rechercher nos formes. On marche chacun dans nos propres traces.

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