Autour de Saint-Père

Et marcher ensemble dans ces chemins serait comme partir à la découverte de ses souvenirs à elle, autour de la vieille maison des oncles et tantes, et les construire dans son propre imaginaire, avec la photo en faire l’album. Les jeux avec les enfants des voisins qui ne sont plus là, avec des noms comme il n’y en n’a pas dans la famille ni le voisinage atlantique : des Coccordano, ça ne court pas les rues entre Oléron et Paimpol.

On revient par le champ de carottes où gisent par centaines les délaissées de la récolte, charnues et savoureuses mais quand elles sont irrégulières les gens de les achètent pas. « Il en plante toujours trop » dira le Papi, qui a travaillé cette terre avec son cheval et n’aime pas voir ce gaspillage, et ça le contrarie suffisamment pour le faire sortir de son silence sans qu’on l’en sollicite.

La terre colle aux chaussures, j’ai pris mes « chaussures de chien » mais elle a gardé ses bottines rouges et le regrette, il faudra les décrotter devant la porte.

Et trop loin pour l’objectif de 35mm du Minox, mais majestueuse et bienveillante, la Sainte-Victoire aux lumières changeantes que tu as appris à aimer comme paysage à la fois familier et lointain.