Bannière cafcom.net

Accueil > Ces petites choses > La Pierre-Pèse

La Pierre-Pèse

Publié le 31 janvier

Ma vieille Pierre-Pèse.
J’ai vu et photographié des dizaines de mégalithes ; mais celui-ci est le dolmen d’enfance, des sorties du dimanche après-midi, où l’on grimpait dessus à partir de la pierre la plus basse, rendue polie comme un miroir et donc extrêmement glissante, par les passages répétés depuis des générations.
Au sommet de la table, l’érosion avait formé des trous dans le calcaire, dans lesquels l’eau stagnait. La légende disait que c’était pour recueillir le sang des sacrifices humains qui s’y déroulaient autrefois.
L’écrivain-voyageur ésotériste (et précurseur du complotisme) Robert Charroux, qui vendit dans les années 70 des milliers de livres sur les phénomènes paranormaux, les extra-terrestres ou les civilisations disparues, disait que c’était le plus beau dolmen de France — carrément.
Je suis assez de son avis. N’empêche que tout autour du plus beau dolmen de France, il fallait faire attention où l’on marchait ; il est en bordure de la départementale, il y avait un panneau et un petit parking, et les automobilistes s’y arrêtaient pour déféquer — des petits papiers blancs et roses partout, et l’odeur.
Malgré tout, ça a toujours été un lieu magique pour moi, plus chargé d’émotion et de magie qu’aucun autre dolmen — sauf l’incomparable Gavr’Inis dans le Golfe du Morbihan.
Y amener les enfants, et les faire grimper dessus à leur tour, c’était un peu comme un rituel d’initiation, et de transmission.

La Pierre-Pèse
Laure, Yvain, Jonathan, Saint-Saviol 1998