Xiberoa-Breizh

Dans la nuit le vent avait soufflé en bourrasques sur la Haute-Soule, à faire trembler la maison. On était deux jours avant la Toussaint, le cimetière était déjà très fleuri et les chrysanthèmes avaient été tout bousculés. Toute la matinée les gens s’étaient affairés dans le vent et la pluie pour les remettre en place.

En fin de matinée j’ai pris le hautbois, et quelques partitions : des cantiques souletins, une sonate de Händel, les fantaisies de Telemann, parce qu’une fois que tu as goûté à l’acoustique de l’église de Sainte-Engrâce tu ne peux plus envisager d’y revenir sans y jouer un moment.

Le vent était toujours là ; on l’entendait mugir à l’extérieur comme dans La Tempête de Claude Ponti et Florence Seyvos.

L’église millénaire dans son cercle de montagnes, cernée par le vent, me faisait penser à un phare de haute mer ; j’ai fini par Me zo ganet e kreiz ar mor (Je suis né au milieu de la mer) de Jeff Le Penven. Pas vraiment de la musique basque, mais un jour j’irai jouer les Kantika Espiritualak dans une chapelle bretonne, promis.

Au casque c’est mieux.