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Chuta haut

Publié le 7 octobre 2020

On avait loué un gîte à Chuta haut, juste sur le bord des gorges de Kakoueta, et tout au bout d’une route longue et sinueuse comme dans la chanson.

Cette été-là les gorges n’avaient pas résonné des cris des enfants, ni les passerelles métalliques sous les pas des touristes. Un mois plus tôt suite à un orage nocturne, des rochers s’étaient détachés du haut du canyon, et une jeune femme avait été tuée (l’histoire retiendra qu’elle s’était placée pile sous la trajectoire de l’éboulement, en voulant en écarter un enfant). Un canyon, même aménagé pour le tourisme, reste un canyon où le risque zéro n’existe pas. Les gorges avaient été fermées tout l’été — la consternation devant le drame humain l’emportant chez les locaux, sur les conséquences économiques pourtant désastreuses pour le pays, l’année du Covid et s’agissant d’un lieu attirant cent mille visiteurs par an.

Depuis le gîte on n’entendait que le bruit lointain du torrent, tout en bas, et du vent dans les arbres — parfois l’appel d’un oiseau inconnu, gypaète ou autre, très haut, pour le coup.

Chuta haut
Sainte-Engrâce, août 2020