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PSM sunset

Publié le 28 mars 2020

C’était fin octobre à la Pierre Saint-Martin.

J’étais venu là pour deux ou trois jours avec un ami photographe. Fin de journée, il avait mal aux pieds mais il faisait beau, et c’était trop tôt pour rentrer s’enfermer au gîte.

J’avais garé la voiture après le col, sur le petit parking qui surplombe le gouffre Lépineux. Il y avait déjà là une petite Fiat blanche, immatriculée en Espagne (de fait, nous étions en Espagne). « Bon, je m’assois et je t’attends là — OK. »

Moi j’avais envie de descendre jusqu’à l’entrée du gouffre même s’il n’y a rien à voir qu’une laide construction en béton qui le recouvre et en interdit l’accès, mais c’est toujours un lieu de recueillement et de méditation (méditation ça sonne mieux que rêvasserie, non ?) pour qui s’intéresse à la spéléologie.

Je m’étais un peu avancé sous la crête jusqu’à ce que je voie en avant sur la droite à 50m environ, une jeune fille émerger brusquement des rochers en reboutonnant son jean. Un besoin naturel, je pensais, c’est bien naturel. Et puis presque aussitôt, un jeune homme se relever aussi, en se reboutonnant également. Il faut dire qu’il faisait grand beau temps, doux pour la saison, soleil de fin d’après-midi, et dans les creux pas de vent. Du coup ça restait sans doute un besoin naturel, mais partagé et qui changeait un peu de nature : la jeunesse, la montagne, la vie.

Je suis passé au large sur la gauche pour ne pas les déranger mais le mal était fait. C’était trop raide pour descendre au Lépineux sans faire prendre de risques inconsidérés à l’Hasselblad hors du sac ; je me suis assis aussi à regarder les pinceaux de soleil sur le vallon en faisant quelques photos.

Je suis remonté au bout d’un moment, retrouvé Pascal ; près du parking quatre photographes suréquipés avec trépieds et téléobjectifs à grande ouverture attendaient le coucher de soleil pour faire tous la même photo, ce qui m’a un peu interrogé. Il y avait un camping-car avec des Vendéens retraités assez typiques du couple de retraités en camping-car, mais sympathiques. On a parlé un peu, comparé la Vendée et le Pays basque.

Dans la petite Fiat la jeune Espagnole aperçue dans les rochers téléphonait. Elle était jolie et m’a lancé un regard peu amène.

La Pierre Saint-Martin, octobre 2019