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Le vélo d’Erik
Publié le 9 juillet 2019
Je monte rarement en haut de la Butte sans redescendre par la rue Cortot, histoire de saluer Satie, ou du moins la maison où pendant quelques années il avait son « placard ». Et l’imaginer sortant par cette même porte avec son chapeau, lorgnon et l’inévitable parapluie (qu’il cachait sous son manteau les jours de pluie, pour ne pas le mouiller, paraît-il).
Souvent je la prends aussi en photo, un peu par habitude, un peu par manie, comme si ça pouvait avoir la magie de déclencher quelque chose. Une pluie de chapeaux melons. Des déménageurs portant un piano. Une jeune japonaise en kimono, sortant par la porte avec les Préludes flasques sous le bras. Un aide-comptable échappé de la Sonatine bureaucratique avec ses manches de lustrine et son crayon sur l’oreille. Apparition du Sâr Péladan, avec une bouteille d’huile (car les Sârs dînent à l’huile). Que sais-je ? Ce jour-là il y avait un vélo.
En retrouvant le fichier ce matin me suis dit que s’il avait eu cette machine de course ensuite pour rejoindre Arcueil après son taf à Montmartre, il aurait gagné pas mal de temps.
Un jour je ferai Montmartre-Arcueil à pied, rien que pour voir ce que ça donne en distance. Enfin je dis ça depuis que je vis à Paris, et le cimetière d’Arcueil j’y suis allé seulement une fois, et c’était en RER, hein.