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Canards sur la Sorgue
Publié le 15 décembre
On était revenus à la fontaine de Vaucluse, que j’espérais voir en hautes eaux après un juillet pluvieux. Pour un amoureux du monde souterrain, la Fontaine de Vaucluse est le Saint-Graal des résurgences : la plus puissante de France en débit, la première explorée en plongée (dès le XIXe siècle par des scaphandriers pieds-lourds, puis par Cousteau et Dumas qui ont failli y laisser la peau, pour les premiers explorateurs autonomes) et dont — je crois — on n’a toujours pas trouvé la branche remontante.
Mais le début d’août avait été très sec et les eaux souterraines réagissent très vite aux précipitations comme à la sécheresse. L’accès à la vasque est désormais interdit pour risque de chutes de pierres — on avait passé outre, comme de nombreux curieux. Le niveau était très bas, l’eau noire, terne, sale, triste. Décevant.
Malgré tout l’eau circulait par dessous, et en aval du village la Sorgue courait, froide, joyeuse, lumineuse et transparente. Je me serais bien baigné mais pas envie d’offrir spectacle au groupe de pique-niqueurs qui s’était installé à côté de nous. Me suis contenté d’un petit hommage au canard de Cartier-Bresson.
Et tant qu’à faire, j’en ai mis deux.