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DiY Hammond clonewheel - 2

Publié le 15 juillet

Journal de construction d’un clone d’orgue Hammond par un débutant pas très doué - 2e partie

Résumé de l’épisode précédent :

 l’orgue est fonctionnel mais « brut de tasseaux », pas vraiment beau ;
 il manque un second jeu de tirettes harmoniques pour le clavier inférieur ;
 et une pédale d’expression.

Placage, vernis

Je commence, sur le conseil d’amis ayant vu les premières photos, par arrondir les angles. Toujours sur le modèle du Viscount Legend. Râpe et papier de verre, ce n’est pas du travail de pro (je rappelle que je n’ai aucune expérience du travail du bois et tout ça n’est que du bricolage) mais ça donne une meilleure impression quand même :

Puis, placage en noyer (choisi cette essence parce qu’utilisée sur le B3 Hammond, et pas très chère). Le placage est collé au fer à repasser, à la colle vinylique. À ce stade je regrette un peu l’arrondi entre le clavier supérieur et inférieur, qui ne facilite pas les choses !

Assez satisfait du résultat. Le chantier est resté comme ça pendant deux mois, n’ayant pas devant moi le temps nécessaire pour la phase de vernissage.

Pour celle-ci, j’ai pris conseil auprès de Tristan Desforges, ébéniste parisien plus habitué à la restauration de meubles historiques pour les collectionneurs et les musées internationaux, qu’aux consoles d’orgue en tasseaux de sapin Weldom bricolées au fond du garage. Mon idée initiale était de faire un vernis traditionnel au tampon. Mais c’est un métier en soi ; suivant son avis je me suis rabattu sur la simplicité d’un vernis polyuréthane appliqué au pinceau, après passage d’une teinte à l’eau qu’il a eu la gentillesse de me préparer.

L’application de la teinte à l’eau a eu pour conséquence fâcheuse de faire apparaître des bulles dans mon placage : soit que j’en ai trop mis, soit trop ou trop peu de colle lors du placage ? J’ai pu les rattraper en partie au fer, mais ça se voit quand même... ça aussi, c’est un métier.

Pour le pupitre, n’ayant plus assez de placage, il restera dans son aspect sapin, après application de trois couches de vitrificateur à parquet. Pareil pour les deux tréteaux qui resteront le support de la console (au moins tant que je n’ajoute pas de pédalier).

Deuxième jeu de tirettes

Commandé un deuxième jeux de tirettes en kit. Alors que je n’avais eu aucun problème avec le premier (la chance du débutant) j’ai galéré un maximum cette fois, à cause d’une seule soudure défaillante sous la plaque du circuit principal. Ça aussi c’est un métier, quand on travaille à l’aveuglette, hein... mais bon, maintenant ça marche. Le patch Pure Data est modifié pour mémoriser et rappeler à volonté le réglage des tirettes du clavier inférieur aussi. J’ai eu un peu de mal à me familiariser avec la disposition des tirettes Hammond « clavier inférieur à droite - clavier supérieur à gauche », inverse de celle de setBfree ; mais elle est logique pour modifier les réglages en cours de jeu.

J’ai envisagé un moment de doubler les jeux de tirettes comme sur un B3, mais cela aurait gonflé le prix de revient sans comparaison avec l’utilité réelle (puisqu’il y a des presets, que je ne cherche pas à faire une copie conforme du B3, et que je ne suis pas Emmanuel Bex ni Joey Defrancesco).

Pédale d’expression

Plutôt qu’acheter une pédale d’expression MIDI, je pensais d’abord réutiliser une pédale de volume pour guitares Boss, qui dormait dans un tiroir depuis des années, en association avec un contrôleur MIDI. Donc trouvé sur le Bon Coin ce petit contrôleur programmable Harley-Benton, costaud et pas cher. Malheureusement l’impédance de ma pédale ne convenait pas pour les claviers (il y a deux modèles de cette pédale, forcément j’avais le mauvais). Donc achat (toujours LBC, économie circulaire...) d’une pédale Korg XVP-20 bradée parce qu’ayant un poc à l’arrière : 60 € au lieu de 165 €, pour une superbe pédale, je n’ai pas hésité longtemps.

Un peu de galère pour programmer le contrôleur, le setup est assez mal fichu et limité dans ses fonctionnalités (comme s’il était bridé volontairement, et la documentation est fausse, honte à toi, Thomann). Heureusement Pure Data m’a permis de contourner ces limitations. Et pour le coup, j’ai en plus du volume, le contrôle de l’effet rotatif au pied, et des switches encore libres pour commander le vibrato par exemple.

Du coup, cela fait cinq périphériques MIDI à gérer par Pure Data, il a fallu revoir un peu le patch.

Branchements
C’est un peu fouillis mais beaucoup moins compliqué (et lourd) que l’intérieur d’un Hammond. En bleu la carte son, ensuite le switch USB, à droite le Raspberry, et c’est tout. Si c’était destiné à bouger il faudrait fixer mieux tout cela, et mettre un panneau arrière, mais ce n’est pas le cas alors on ne va pas se compliquer la vie davantage.

Tadaaaaa !

Encore quelques vis... !

Pour assurer la stabilité de l’ensemble et parce que je voulais mettre les enceintes sous la console plutôt que dessus, j’ai fixé une tablette entre les tréteaux.

Petites améliorations logicielles
 L’orgue fonctionne bien, à l’exception de notes qui cornaient parfois si on montait trop la réverbération, gourmande en processeur. Couper le wifi semble avoir résolu le problème (wifi et son en temps réel ne sont pas réputés faire bon ménage, le wifi sollicitant de manière très fréquente et répétitive le processeur, même sans transfert de données). Il ne sert que pour les mises à jour du patch et/ou des connexions.
 Il reste deux switches inutilisés au clavier inférieur : celui de gauche servira donc à activer/désactiver le wifi (avec témoin lumineux, c’est dire si on a les moyens), qui est désactivé par défaut au moment de l’établissement des connexions (j’utilise pour cela l’objet [shell] de la bibliothèque externe ggee.
 Reste un petit défaut : tout fonctionne bien tant que l’on garde les périphériques connectés sur les mêmes ports USB. Sinon les numéros de ports attribués par le noyau changent au redémarrage et le script gérant les connexions ne fonctionne plus. J’ai tenté une réécriture des règles udev, mais les claviers et contrôleurs de drawbars étant strictement identiques, sans numéro de série, il n’est pas possible de les différencier. Mais tant qu’on garde les mêmes connexions, pas de problème. Du coup j’ai repéré les branchements sur le switch USB : rustique, mais efficace.

Et un caisson de basses
Le rendu des basses des petites enceintes de monitoring (vieilles, et entré de gamme) est satisfaisant pour travailler, mais on est loin du rendu d’un orgue de salon ou d’une cabine Leslie. Après des essais infructueux avec mon ampli de guitare basse, j’ai pris un caisson de basse assorti aux enceintes, peu onéreux en occasion : cela change tout, on entre dans une autre dimension.

Et des sons !
Prise de son téléphone, et je ne suis pas claviériste... mais pour donner une idée. Les bruits de tap-tap des claviers sont dus à la position du téléphone... ils ne sont pas gênants en vrai.

 

Portfolio